Romain Trebuil

Circle Sportswear est un projet initié en 2020 par Romain Trebuil. Tout repose sur un constat : “j’étais parti surfer pour les vacances et j’ai été choqué de voir les quantités de déchets plastiques qu’il pouvait y avoir autour de moi”. Romain se dit alors qu’il est certainement possible de changer les choses, à commencer par l’univers du sport. Ce projet, c’est Circle Sportswear. Avec cette entreprise, sa volonté est claire : “proposer une alternative durable pour les équipements des runners.”

Une marque sans compromis

Quand il lance Circle Sportswear, l’objectif de Romain est de faire le mieux possible. Avec son équipe, ils développent chaque matière, font le choix de fabriquer 100% de leurs produits en Europe, de n’utiliser que des matières naturelles. Cette démarche a un coût, et il est colossal. Il faut compter plusieurs centaines de milliers d’euros uniquement pour la recherche et développement et la mise en place de nouveaux procédés industriels. Pour être certains d’avancer sur la bonne voie, ils ont “inclus la communauté à chaque étape du développement”. Les futurs consommateurs ont ainsi pu tester les produits, choisir le design, sélectionner la couleur. Grâce à cette démarche, au moment où ils lancent les pré-commandes, ils ont ainsi l’assurance de répondre à un véritable besoin et à une attente. Pour couronner le tout, Circle complète la démarche par une analyse du cycle de vie de chaque produit. L’idée ? Communiquer de manière aussi transparente que possible sur toute la chaîne.

Vers une évolution positive de l’entrepreneuriat

Pour Romain, les choses bougent côté consommateur. Il raconte d’ailleurs : “plus de 2000 personnes se sont inscrites sur les pré-commandes de nos baskets de running alors même qu’elles ne pouvaient pas l’essayer en amont. C’est énorme.” En effet, la basket est typiquement un produit que l’on teste habituellement avant d’acheter. Pourtant, cela n’a ici pas été un frein. Pour Romain, cela s’explique non seulement par la qualité du produit proposé mais aussi par le fait que la communauté a envie de soutenir les avancées d’une marque à impact. En revanche, Romain est moins optimiste quand il évoque les fabricants. Les choses semblent empirer. Ces dernières années, de nombreux fabricants ont délocalisé en Asie, réduit les coûts, fait des compromis sur les procédés de fabrication. Cela rend de plus en plus complexe le fait de produire bien et proche.  
 

Pour des marques à impact plus attrayantes

La notion d’entreprise à impact varie largement d’une personne à l’autre. Pour certains, cela intègre l’aspect social uniquement, pour d'autres l’environnement, pour d’autres encore l’ensemble de ces deux points. Pour Romain, “être entrepreneur à impact c’est être porté par une mission, une cause précise”. Il continue en précisant qu’au sein de Circle, “la notion d’impact est partout : employés, clients, fournisseurs, cours de yoga offerts aux ateliers partenaires, etc…”. Chaque décision de l’entreprise est motivée par le prisme de la circularité. Enfin, il précise un point essentiel. “Aujourd”hui, les jeunes estiment que 95% des jeunes marques sont ennuyeuses et fades. Pour que les entreprises à impact deviennent la norme, elles doivent devenir sexy et désirables.”  
 

Une évolution qui ne va pas dans le bon sens

Malgré toutes les belles avancées de Circle, Romain reste mesuré sur l’évolution de l’entrepreneuriat à impact. Il précise avoir lancé son projet au bon moment mais que si c’était à refaire, ce serait presque impossible aujourd’hui. Les raisons ? Minima de commandes de plus en plus élevés, différenciation de création de marque complexe, coûts de communication en augmentation, délocalisation de certains fabricants, effet de levier avec les banques moins élevé, levées de fonds plus longues et exigeantes… Il nuance cependant. Pour lui, nous sommes simplement dans une phase complexe. Dans quelques années, les choses vont redevenir plus abordables. “Il y a trois ans, il aurait été impossible de sortir une basket fabriquée 100% en Europe. Aujourd’hui ça l’est”. Les choses avancent grâce à quelques acteurs qui ont pu s’en sortir et vont ouvrir la voie aux autres. En d’autres mots ? “Il y a moins d’élus mais ces derniers jouent le rôle de pionnier et défrichent le terrain pour les suivants.”  
 

La règle d’or dans l’entrepreneuriat à impact : moins mais mieux

C’est une approche qui semble omniprésente chez les entrepreneurs à impact, et Romain Trebuil n'échappe pas à la règle. Pour Circle Sportswear, son ambition est de faire moins mais mieux. Initialement l’entreprise voulait apporter une solution pour tous les sports. “Tous nos produits étaient à 80% bien pour tous les sports mais parfaits pour aucun. Aujourd’hui, on se concentre sur la communauté de la course à pied pour leur proposer une solution parfaite.”. En toute logique, un tee-shirt conçu pour le running pourra s’utiliser pour d’autres sports, mais l’objectif est clair : créer les essentiels du coureur, les produits les plus performants techniquement et durables vis-à-vis de l’environnement.