Charlie Rousset

En 2016, Charlie et Guillaume se lancent dans l’aventure Morphée. L’idée ? Imaginer des produits loin des écrans qui permettent d’améliorer le bien-être de chacun. Plus concrètement, ils démarrent avec une prévente sur Ulule qui leur permet de commercialiser leur premier produit : un objet qui permet d’améliorer le sommeil grâce à la méditation. Depuis, le projet à bien grandi. Les cinq produits Morphée sont disponibles dans plus de 1500 magasins, 17 pays, et rassemble une communauté de plusieurs milliers d’ambassadeurs.

Vers une démocratisation du bien-être

Il y a dix ans, les sujets du bien-être et de la méditation étaient encore confidentiels en France. Peu de personnes en parlaient. Et puis, les choses ont évolué, dans le bon sens. Morphée a fait partie des entreprises qui ont permis de démocratiser le sujet. Comme le dit Pierre, “les messages autour du bien-être ont désormais trouvé leur public. C’est une approche qui fait sens et résonne pour de plus en plus de personnes, et c’est une bonne nouvelle”. Aujourd’hui, des dizaines de projets fleurissent chaque jour autour de l’entrepreneuriat bien-être. Forcément, il y a une vague, beaucoup d’acteurs vont disparaître, d’autres vont devenir incontournables. Au global, cela aura permis de sensibiliser sur un sujet clé : la dimension sociale de l’entrepreneuriat.

L’entrepreneuriat social a un bel avenir

Quand on parle d’entrepreneuriat à impact, c’est souvent la dimension environnementale qui prime. Pourtant, le deuxième pilier de cette approche est bien celui du social. Pour Charlie, entreprendre dans le domaine de l’impact, c’est intégrer dans la colonne vertébrale de l’entreprise, dans la mission de celle-ci un projet social ou environnemental. Et une fois cette définition posée, il ne se reconnaît pas à 100% dans cette vision. Pour lui, Morphée est d’abord née d’une volonté d’apporter une solution autour du sommeil, du stress et du bien-être au sens large. Il précise avec humilité qu’il s’inscrit à son sens dans la mouvance de cette approche sans en être l’étendard. L’entreprise a intégré les enjeux environnementaux dans ses processus, mais ce n’est pas l’élément déterminant.

Un besoin de réassurance du marché

Les projets à impact ont trop longtemps été vus comme à la marge. Par conséquent, ils ont bénéficié d’un moins bon rayonnement et certains consommateurs sont encore frileux pour franchir le cap. Pour Charlie, il est essentiel de “prouver aux potentiels acheteurs que ce qu’on fait c’est de qualité et ça va fonctionner. C’est le cas pour nous, comme pour toutes les entreprises de l’entrepreneuriat à impact.” Ces entreprises doivent gagner en maturité et en crédibilité. “Finalement, c’est un peu comme pour un repas. Tant que les convives n’ont pas goûté le plat, on sait qu’il donne envie mais on ne sait pas s’il est bon”. Pour l’impact, c’est pareil. Il est essentiel de donner envie et de franchir le premier cap de la découverte du produit. Ce sera déterminant pour les années à venir.

La fin de certains freins

Pour ce qui est du marché de la méditation et de la sophrologie, les choses ont beaucoup bougé. Le sujet s’est largement démocratisé. Quelques acteurs ont permis d’ouvrir la voie ce qui rend les choses plus faciles pour celles et ceux qui voudraient se lancer aujourd’hui. Pierre souligne cependant que “le chemin est encore long. Aujourd’hui, pour donner un exemple avec notre produit, 3% des foyers sont équipés de Morphée. Si tout le monde n’a pas forcément besoin du produit, il reste en revanche beaucoup de personnes à qui cela pourrait changer la vie et qui ne le savent même pas.” Pour continuer à avancer dans le bon sens, il faudra poursuivre la démarche : développer des produits qui fassent sens, qui soient utiles et surtout efficaces.

De nouveaux leviers pour un monde meilleur demain

Charlie préfère voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide. Pour lui, pas question de regarder ce qu’il manque. Il préfère se concentrer sur ce qu’il a à sa disposition, et pour lui le constat est clair : “on a toutes les cartes en main pour réussir”. Plus précisément, il explique “si je cherche ce qui me manque, je suis dans une quête perpétuelle qui n’apporte rien. Si on avait ça, on aurait pu faire ça. Voyons plutôt où nous pouvons aller avec ce que l’on a.” En d’autres mots, ce qui existe pour développer l'entrepreneuriat à impact est loin d’être parfait mais ça a le mérite d’exister. Cela ne permet pas d’aller aussi vite que nécessaire mais cela permet de créer de belles choses. Finalement, c’est une approche qui pourrait être qualifiée d’entrepreneuriat minimaliste. Faire le mieux possible avec les moyens que l’on a. Son approche s’explique de manière assez simple. Morphée est une entreprise qui s’est développée en boostrap. Comme Charlie l’explique “nous n’avons jamais levé de fonds. Cela impact notre manière de gérer l’entreprise. Quand on dépense, c’est soit un euro qu’on a déjà gagné, soit un euro qu’on devra rembourser à la banque. Cela nous force à être d’excellents gestionnaires. On rationalise, on mesure tout.”.

Un conseil pour les futurs entrepreneurs à impact

“Entreprendre, c’est un marathon et ce n’est pas un sprint.” Voilà la première phrase qu’il prononce quand on lui demande un conseil pour un futur entrepreneur. Et cela fait parfaitement écho à la mission de son entreprise, accès sur le bien-être. Pour lui, se reposer est essentiel. Rien ne sert de s’épuiser à vouloir aller trop vite. Il faut tenir et construire quelque chose de solide sur le long terme.